Une lumière dorée enveloppa Afiana, le transportant loin de la rivière apaisée. Il rouvrit les yeux et se retrouva au pied d'une montagne. Mais celle-ci n'était pas faite de roche et de terre ; ses flancs scintillaient de mille feux, recouverts de diamants bruts, de pépites d'or et de pierres précieuses de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Un soleil artificiel, plus éclatant que le vrai, baignait la scène d'une lumière éblouissante.
Une voix mielleuse, qui n'était pas celle d'Aïcha, murmura à son oreille : "Prends, Afiana. Avec ces richesses, tu pourrais avoir toutes les femmes du royaume. Des palais, des serviteurs, une vie sans fin de plaisir et de gloire. Pourquoi chercher une voix invisible quand tout l'or du monde est à tes pieds ?"
Afiana observa longuement ce spectacle. La montagne de la cupidité l'appelait, lui promettant un pouvoir immense. Il voyait la vie d'un prince, les femmes du village qui se moquaient de lui à ses pieds, les sages qui l'imploraient de leur donner un peu de sa richesse. La tentation était forte, la promesse de la puissance et de la gloire était si séduisante. Ses doigts frémirent, s'allongeant vers un rubis de la taille d'une noix de coco.
Mais au lieu de se saisir du rubis, sa main se referma sur une simple pierre grise au pied de la montagne. Une pierre insignifiante, sans éclat, une pierre que personne d'autre n'aurait remarquée. Elle était froide, terne et lourde, mais il la tint fermement.
"La vraie valeur ne brille pas toujours," murmura-t-il, s'adressant à la voix et à la montagne. "Le trésor que je cherche n'a pas de prix. Il n'est pas fait de pierre ou de métal, mais de la mélodie pure de la sincérité. Cet or et ces joyaux ne sont que des illusions. Le cœur d'Aïcha, lui, est la seule richesse que je désire."
La montagne se mit à trembler. Les pierres précieuses perdirent leur éclat, l'or devint poussière, et le soleil artificiel s'éteignit. La montagne n'était plus qu'un amas de roches ternes et sans valeur. Un chemin, autrefois caché par l'éclat des richesses, se révéla devant lui.
La voix d'Aïcha résonna, apaisée : "Un cœur pur n'a que faire des faux-semblants. La véritable richesse est un trésor intérieur."