Koffi fronça les sourcils. Activer ? Ce n'était pas juste "être présent" ou "poser un paquet". Mais un détonateur ? Ça le rendait mal à l'aise. Mais Koba avait dit "simulation", "inoffensif". Peut-être que c'était juste pour déclencher une sirène de test, un signal dans un poste de contrôle ? C'était la seule explication qui avait un sens, compte tenu de ce que Koba lui avait promis et de l'argent qu'il avait déjà reçu. Il jeta un œil à sa montre. Midi pile. Une minute et trente secondes. Il rangea le papier et le détonateur dans sa poche, le cœur battant un peu plus vite.
Il s'assit sur un banc, essayant de paraître nonchalant. Ses yeux scrutaient l'heure. 12:01:15... 12:01:20... Ses doigts trouvèrent le détonateur dans sa poche. C'était juste un bouton à pousser. Un petit geste pour la sécurité de la nation, n'est-ce pas ? Pour s'assurer que les systèmes d'alerte fonctionnaient. 12:01:25... 12:01:29...
À 12:01:30 précises, Koffi appuya sur le bouton. La petite diode s'alluma en vert. C'était tout. Pas de bruit. Pas de flash. Rien. Il sentit une légère déception. C'était un peu... anti-climatique pour une "simulation de sécurité nationale". Il rangea le détonateur, se leva, prêt à retourner à sa moto et à attendre la confirmation de Koba et le reste de l'argent promis.
Mais alors que ses doigts quittent sa poche, un son déchira l'air. Pas une sirène de test discrète. Une explosion.
Lointaine. Mais puissante. Suffisamment pour faire vibrer le sol sous ses pieds, pour faire trembler les vitres des bâtiments proches. Un bruit sourd suivi d'une onde de choc qui balaya la place.
Instantanément, la Place de la Concorde bascula dans le chaos. Les gens qui étaient assis se levèrent d'un bond, les visages pétrifiés. Des cris éclatèrent. Pas des cris de blessure, mais des cris de panique pure. La foule, compacte quelques secondes avant, explosa dans toutes les directions, un mouvement de panique aveugle. Des vendeurs abandonnaient leurs étals, des gens trébuchaient, des mères serraient leurs enfants contre elles.
Koffi, figé au milieu de cette débandade, ne comprenait pas. Une explosion ? Koba avait dit... Simulation ! Inoffensif ! Ce n'était pas une simulation. C'était réel. Mais d'où venait le bruit ? Et pourquoi...
Puis, le son d'une sirène officielle, stridente, inhabituelle, résonna dans les rues. Une sirène d'alerte majeure. Par les haut-parleurs publics disséminés dans le centre-ville, une voix grave et urgente s'éleva, couvrant le bruit de la panique.
"Alerte ! Alerte ! Un engin explosif a été découvert et a partiellement détoné près de la Place de la Concorde ! Répétons, un engin explosif..."
Koffi sentit ses jambes flageoler. Engin explosif ? Détoné ? Mais il avait juste appuyé sur un bouton... le détonateur. Devait y avoir une erreur. C'était une coïncidence ! Le bouton devait déclencher la sirène, pas une bombe !
"...Les services de sécurité sont sur place. Le coupable a été identifié grâce à la vidéosurveillance..."
Vidéo surveillance ? Koffi se figea complètement.